Blog Anamnese

Volet santé du Conseil National de la Refondation

Rédigé par Christelle NEVAT | 8 décembre 2022

Partant du besoin de rénovation de l’espace démocratique en France et des défis à relever pour la nation, Emmanuel Macron a souhaité à travers le Conseil National de la Refondation imposer une nouvelle méthode pour construire avec les acteurs du terrain (citoyens, élus, représentants du monde économique et associatif…) des solutions pour l’avenir.

Le Conseil National de la Refondation se décline en CNR pléniers, thématiques et territoriaux pour travailler de manière pertinente sur l’ensemble des sujets à l’échelle nationale ou locale.

Lancement du Conseil National de la Refondation en santé.

Le 3 octobre dernier, François BRAUN, Ministre de la Santé et de la Prévention, inaugurait le volet santé de la démarche et fixait les axes prioritaires à adresser :

  • Donner un accès à un médecin traitant ou à une équipe traitant aux plus fragiles.

  • Garantir la permanence des soins et la réponse aux besoins de soins non programmés.

  • Créer une nouvelle alliance pour une politique de prévention dans le quotidien des Français.

  • Mobiliser les leviers locaux d’attractivité du système de santé.

Dans les territoires, d’octobre à décembre, professionnels, élus, citoyens se réuniront pour travailler sur ces quatre défis.

Concrètement, que peut-on attendre du CNR en Santé ?

  1. Une accélération des initiatives territoriales pour développer l’accès aux soins et la prise en charge d’urgence :

Lancés en 2016, les CPTS se développent certes mais de manière encore très timide par rapport à l’objectif annoncé de 1000 CPTS créées d’ici 2022. Elles seraient au 30/11/22 que 365 à avoir en effet un ACI signé d’après la Fédération Nationale des CPTS. Or seul l’exercice coordonné peut aujourd’hui répondre aux nombreux défis du système de santé et résoudre les inégalités d’accès aux soins et les ruptures de parcours. Il faut donc espérer que les initiatives de concertation imposées par le CNR et déclinées dans les régions par les ARS portent leurs fruits et relancent une dynamique de création de CPTS autour de problématiques de santé territoriales, dont l’accès aux soins et la gestion des SNP.

2. Une impulsion forte d’une politique de prévention : 

François BRAUN a réaffirmé la prévention comme une priorité et l’instauration de visites préventives obligatoires à différents âges de la vie.

Pour que cela ne reste pas lettre morte, il faut que le CNR Santé puisse aussi :

  • impulser une véritable éducation à la santé pour que véritablement chaque citoyen puisse devenir acteur de sa propre santé. Cette éducation peut être initiée bien sûr à l’école, mais aussi être relayée par d’autres instances comme les entreprises. Le numérique a un rôle déterminant à jouer comme relai d’information et de formation à la santé.

  • imaginer une prévention personnalisée car nous ne sommes pas tous exposés aux mêmes risques selon notre bassin de vie, nos antécédents familiaux, nos conditions sociales, notre mode de vie, etc. En tenir compte pour faire de la prévention ciblée, personnalisée, serait plus efficace que des campagnes de dépistage massives !

 

Le système de santé est fragilisé aujourd’hui par d’importantes inégalités sociales et territoriales. Il se doit de se réinventer pour répondre au vieillissement de la population, au développement des maladies chroniques et à la désertification médicale. Le projet de CNR en Santé parce qu’il promeut la recherche de solutions concertées et portées par les territoires est à ce titre prometteur. Mais pour qu’il ne reste pas qu’une promesse, il impose la mobilisation de TOUS (y compris le gouvernement à tenir ses engagements) autour de la prévention, de l’éducation à la santé et du développement de l’exercice coordonné. A suivre…