Même si la part des consultations aux urgences pour traumatologie reste prépondérante, force est de constater ces dernières années qu'elle décroit au profit d'autres types de pathologies, telles que les pathologies cardiovasculaires et neurologiques, mais aussi les complications aiguës des cancers et des maladies chroniques.
Cette tendance devrait malheureusement s'accentuer avec le vieillissement de la population. En effet, les patients âgés de 75 ans ou plus représentent aujourd'hui 10% de la population générale, et 15 % des patients aux urgences. Ils représenteront en 2040 14% de la population. Or les personnes âgées présentent un profil pathologique particulier, caractérisé par une plus forte prévalence des maladies chroniques et des poly-pathologies.
Dès lors, une piste qui pourrait être explorée pour répondre, au moins partiellement, à la tension des urgences serait d'anticiper et de prévenir la dégradation de l'état de santé des patients pour que ces derniers n'aient justement pas besoin de passer par la case urgences. Cela passe par une surveillance accrue et un suivi qui pourraient être notablement renforcés par l'usage de la télémédecine et s'appuyer sur le maillage territorial des infirmières.
Il n'est techniquement pas possible de mettre un professionnel de santé derrière chaque patient. Par contre c'est possible pour un outil digital.
En appliquant un protocole de suivi évolutif, déterminé en amont par les professionnels de santé au sein d'une CPTS, ou recommandé par la HAS, une application digitale, pilotée par Intelligence artificielle peut régulièrement interroger le patient, dans sa langue pour mesurer l'évolution de sa santé :
Le protocole de suivi automatisé pourrait être mis en oeuvre, d'abord en pilote, puis systématisé dans un bassin de vie de 20.000 à 30.000 patients. En général, il n'y aurait aucune alerte, et donc pas de surcroît de travail pour les professionnels de santé.
Par contre, si un des indicateurs évolue trop défavorablement (le curseur peut, à nouveau être modifié à tout moment selon les mises à jour du protocole), une alerte pourrait être envoyée au cercle de soin du patient, pour déclencher une prise en charge selon le protocole déterminé :
Ce n'est pas de la science fiction. Les outils existent déjà. Mais les protocoles sont tout juste en train d'émerger, et l'usage du digital n'est à ce jour pas encore répandu chez les professionnels de santé. L'exercice de soin coordonné en ville combiné à la puissance du digital et de l'intelligence artificielle nous donnent collectivement une chance unique de mettre en place un tel suivi préventif. Et à l'instar de la Covid, la crise des urgences peut être un accélérateur.
Les logiciels d'Anamnèse et notre présence dans les CPTS nous permettent de commencer à mettre en place ces protocoles de suivi digitaux auprès des patients.
Cela permet de s'assurer non seulement de la bonne observance de son traitement, d'éventuels effets secondaires, mais surtout de suivre l'évolution de sa maladie et d'identifier les risques de dégradation.
Le professionnel de santé bénéficierait de son côté d'un dossier patient complet et constamment à jour. Il serait alerté en cas de symptômes préoccupants, et pourrait si besoin déclencher une téléconsultation directement avec le patient, ou accompagnée dans le cadre d'une délégation de suivi. Il pourrait surtout éviter une prise en charge "dégradée" aux urgences en anticipant une admission directe dans un service spécialisé.
Pour aller plus loin sur le sujet : 10 réponses concrètes aux priorités soulevées par le rapport Braun
👉 Logiciel de gestion Urgences