Le rapport Braun présente une situation très dégradée de l'ensemble des services d'urgences du territoire. Dans son état des lieux, il indique que 20 à 40% des patients se présentant ne relèvent pas d'un plateau technique d'urgences. Plutôt que de culpabiliser les patients, le rapport recommande de mieux informer les citoyens, et surtout de développer une véritable éducation à la santé pour limiter le recours systématique et parfois abusif au service d'urgences.
Pour éviter une saturation des services d'urgences, un des tous premiers axes de travail est de PROPOSER, EN AMONT, DES PARCOURS DE SOINS ADAPTÉS SANS RECOURIR AUX URGENCES et d'ORIENTER LES PATIENTS DANS LE SYSTÈME DE SANTÉ.
Une action simple à mettre en place et déjà prête à l'emploi serait de s'appuyer sur un questionnaire validé par des médecins accessible à partir du site Internet de l'hôpital, de la mairie (via la CPTS locale), des pompiers, et pourquoi pas demain sur Mon Espace Santé. A partir de questions simples, posées dans la langue du patient, portant sur les symptômes, les antécédents médicaux et familiaux, l'outil permet d'établir un niveau de triage (et si besoin un diagnostic différentiel), Cette information couplée avec le temps d'attente dans les hôpitaux environnants (cette information existe et est mise à disposition des SAMU) permettrait d'indiquer au patient, combien d'attente il devrait avoir aux urgences (e.g. un patient en FRENCH 5 aura probablement 4h30 d'attente dans un hôpital à 30km) vs un prochain créneau de Soins Non Programmés (suffisant pour une FRENCH 5) dans sa CPTS disponible dans 4h à 10km.
Ce questionnaire validé pourrait être secondé par un interrogatoire piloté par IA, qui s'appuie sur une innovation brevetée en 2019, MKG (Medical Knowledge Graph), modélisant la connaissance médicale et permettant d'inférer un raisonnement médical.
MKG, en permanente évolution, contient à ce jour :
Un questionnaire intelligent permettrait ainsi au patient de s'autoévaluer, d'identifier en amont le besoin urgent ou pas d'une consultation. Pour compléter le diagnostic, en fonction du score remonté, une téléconsultation pourrait même être programmée avec un professionnel de santé de la ville, dans le cadre d'une disponibilité SNP (Soin Non Programmé). Ce filtrage et la potentielle réorientation en amont vers la médecine de ville permettraient de limiter le recours aux urgences et donc l'engorgement des services. Elle pourrait également avoir une valeur éducative puisque l'on peut tout à fait imaginer profiter du dispositif pour diffuser au patient des informations préventives personnalisées au contexte médical qu'il aurait remonté dans le cadre de son anamnèse.
Pour aller plus loin sur le sujet : 10 réponses concrètes aux priorités soulevées par le rapport Braun
👉 Logiciel de gestion Urgences